Municipalité de l’Ange-Gardien
Un artiste de chez nous en vedette
Originaire de Denholm, Denis Marceau est un artiste impliqué dans la valorisation de la région. Il fait découvrir la Vallée-de-la-Gatineau à l’extérieur, une œuvre à la fois.
Vendredi dernier, Denis Marceau était invité à exposer une de ses œuvres à l’événement Traces Arts Visuels dans la municipalité de l’Ange-Gardien.Tout d’abord, qu’est-ce que cet événement et qu’est-ce qui vous amène à y participer? Le parcours «de Collines et d’eau» est un circuit d’art public qui met en valeur le patrimoine historique, culturel et naturel des sept municipalités de la MRC des Collines-de-l’Outaouais. Des artistes de la région ont été mis à contribution pour réaliser ces sculptures qui représentent une histoire importante de chaque communauté, reliée à l’eau, thème unificateur du parcours. Le visiteur est invité à parcourir le territoire pour découvrir ces œuvres d’art public permanentes qui font la fierté des communautés de la MRC des Collines-de-l’Outaouais.Cet appel de proposition en confiance aux artistes signale un nouveau tournant à mes yeux. C’est extrêmement gratifiant et je ne pouvais pas passer à côté de cette sollicitation.Qu’elle est l’œuvre que vous y présentez et qu’est-ce qu’elle représente?Le titre de l’œuvre est «Silence, on tourne».Dans l’œuvre que je présente, l’histoire de L’Ange-Gardien se retrouve dans un scénario artistique et sculptural racontant son parcours identitaire dans un simulacre de film documentaire. J’ai animé l’histoire de la région en découpant, dans les lames de scie en forme de pellicule, des images reproduisant personnages et événements historiques. Une représentation d’une pellicule cinématographique qui prend la forme d’une grande vague d’eau précédée par un tourbillon aspirant et dévoilant en image l’évolution de son espace-temps.Vous êtes un artiste plutôt impliqué dans la valorisation de notre région. Pourquoi?Parce que j’en suis originaire et qu’il est grand temps que j’en sois fier. J’ai toujours eu honte de ma région, je ne la connaissais pas ou mal. L’Outaouais, au 19ième siècle, fut le chantier forestier le plus grand au monde. De plus, elle s’est développée sans l’influence Française ou du moins à l’écart! Je crois que c’est ce qui explique un peu notre isolement. Le désir de l’exhiber à grand déploiement dénote une maturité exemplaire d’une région qui se découvre et qui est prête à s’y investir culturellement. Affirmons-nous et déployons notre identité en y laissant des traces.Diriez-vous que votre art vous permet de faire découvrir, à votre manière, la Vallée-de-la-Gatineau aux gens de l’extérieur?Oui et d’une belle façon. J’utilise, comme matière première ,les lames de scie à ruban de notre industrie forestière. La fonction symbolique des lames évoque notamment la dureté de la vie de nos pionniers bâtisseurs, ceux du passé ou du présent. Les lames déchirent mais aident aussi à construire.Vous êtes également bien impliqué au sein de l’événement Recycl’Art. Quelle est votre rôle là-dedans?Oui très impliqué. J’ai parcouru notre région pour mieux la connaitre et j’y ai découvert des gens et des lieux exceptionnels. Je suis particulièrement fier de l’événement artistique ART EAU CHUTES de Denholm qu’un petit groupe de citoyens engagés à édifier avec grand succès. J’ai trouvé, avec l’organisme du Centre d’art contemporain de l’Outaouais (CACO), une voix qui pouvait étendre l’événement encore plus loin. L’idéologie de récupération de Recycl’Art est apprécié et reçu avec beaucoup de curiosité. J’ai pris, avec plaisir, cette initiative du volet de l’exposition itinérante en région. Je le fais par amour pour la culture.Je suis aussi membre du CA de Culture Outaouais qui me permet d’élargir mon cercle de réseau culturel et d’y rester bien branché.En tant qu’artiste, vous arrive-t-il souvent de voyager ainsi pour des événements artistiques?Oui, c’est un besoin incontournable. J’appelle cela une attirance de ressourcement, voir ce qu’il se fait ailleurs dans le monde pour mieux comprendre vers où nous cheminons.Que pouvez-vous nous dire sur le métier d’artiste en 2018? Y’a-t-il des changements? Est-ce plus difficile ou moins? Comment un artiste réussi à sortir son épingle du jeu de nos jours?Il est difficile de décrire l’art actuel avec les nouvelles technologies qui se bousculent et changent sans cesse. Par la curiosité naturelle qu’ont les artistes, les moyens d’expression s’étendent et se dispersent comme jamais auparavant. L’artiste doit être à l’affût des changements et tout le temps en avant plan, en exploration. C’est le rôle de l’artiste je crois, voir le venir avant le venu. Personnellement, j’explore aussi l’art lumineux. Les jeux de lumières sont complexes, excitants et accessibles. Je me suis aussi initié au « Mapping 3D ». C’est un procédé de projection d’images à grand déploiement. Cela fait aussi partie de nos curiosités artistiques, exploratoires.Pour l’art un peu plus académique, nous profitons d’un vent de changement. Je crois qu’il est devenu plus facile de tirer son épingle du jeu, de nos jours. Enfin nous sentons une ouverture longtemps attendue en Outaouais.
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