Impacts psycho-sociaux des inondations 2019
Les catastrophes laissent des traces
Les chercheurs ont à peine sortis leurs résultats d’enquête sur les inondations de 2019 que voilà qu’ils recensent déjà ceux du Covid-19. Cette crise pourrait faire passer sous silence des résultats importants pouvant aider les instances décisionnelles à mieux faire les choses pour la qualité de vie des communautés concernées lors de catastrophes. Plus de la moitié des personnes inondées au Québec en 2019, notamment en Outaouais et dans les Laurentides, vivent avec un stress post-traumatique depuis les événements.
Mélissa Généreux est une femme aux nombreux titres. Ancienne directrice de la santé publique en Estrie, chercheure, professeure et médecin à temps plein, elle participe présentement aux efforts du milieu de la santé pour investiguer les cas de Covid-19 et aiguiller les décideurs sur les points chauds des éclosions, entre autres.
Elle mène aussi une étude en cours qui se déroulera dans six pays, dont le Canada, et qui abordera les effets psycho-sociaux sur les populations touchées, du Covid-19, permettant éventuellement de comparer les données entre les différentes catastrophes.
Depuis la tragédie ferroviaire du Lac Mégantic, Mélissa Généreux réalise des recherches importantes sur les impacts psycho-sociaux suivant les catastrophes. Si des actions tangibles pour aider les communautés à la suite de l’accident mémorable de Mégantic ont pu être mis en place, c’est en partie grâce à ses données. @R:Huit mois après les inondations de 2019, elle et son équipe ont eu l’opportunité de refaire une telle recherche d’impacts auprès des inondés, dans six régions, dont l’Outaouais et les Laurentides. Sur 3 437 personnes, dont 791 en Outaouais et 1 423 dans les Laurentides), les résultats parlent d’eux-mêmes.
Le bateau prend l’eau
Selon Mélissa Généreux, la hauteur des eaux à domicile a eu une incidence directe sur l’ampleur des dégâts matériels et sur le degré de détresse psychologique des gens inondés. Plusieurs mois après la crue dévastatrice, 44% des personnes inondées éprouvent des symptômes de stress post-traumatique. Parmi celles affirmant n’ayant pas reçu le soutien nécessaire, cette proportion s’élève à 56%. 21 % d’entre elles souffrent de trouble anxieux, et 20%, de trouble de l’humeur (tristesse, fatigue et problèmes de sommeil).
Toutefois, la recherche a permis de constater que la détresse est moins élevée chez les personnes ayant reçu suffisamment de soutien social, moral ou financier. Mélissa Généreux espère donc que ces résultats donneront envie aux autorités et aidants de travailler en amont pour amenuiser les impacts chez les citoyens, créer une cohésion sociale et installer un filet de sécurité.
« À cause du Covid-19, les politiciens sont tellement occupés que nous avons hésité à sortir les résultats de notre étude à ce moment-ci », explique Mme Généreux.
On fait quoi avec ça?
Il est là l’objectif ultime de Mélissa Généreux : inciter les instances à fournir plus de protection et de soutien concret aux collectivités en temps de crise pour leur redonner une qualité de vie. Une partie du travail doit être fait par les communautés et il faut les aider à se prendre en main, à reconnaître leur problème et à aller chercher de l’aide, selon Mme Généreux. Les gens touchés par des problèmes psycho-sociaux ne savent parfois pas d’où leur viennent ces répercussions, ni ce qui est en train de leur arriver.
À Mégantic, Mme Généreux a vu se développer des moyens innovants portés par le milieu. Puisque les résultats de l’étude arrivent dans un moment de crise, elle souhaite néanmoins qu’ils fassent leur chemin. Sur les fonds accordés pour cette recherche concernant les inondations de 2019, Mélissa Généreux souhaite utiliser les surplus afin de juger l’évolution des symptômes au travers le temps.
Elle est consciente qu’il lui faudra un groupe contrôle de gens non inondés pour départager les impacts psycho-sociaux reliés aux inondations de ceux du Covid-19, mais le projet est en cours de demande aux bailleurs de fonds. L’étude est disponible en contactant l’Université de Sherbrooke, l’un des partenaires du projet de recherche.
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