Producteurs de sirop d’érable
Temps dur pour l’acériculture
La température fut parfaite pour les producteurs de sirop d’érable en 2020. Le temps clément a débuté tôt et les bourgeons se font attendre. Mais que faire de cette production en ce temps de confinement? Et que dire des acériculteurs qui pratiquent la restauration? Qu’en est-il des exportations et transformations? Tour d’horizon avant la fin de la saison.
À l’Association des Producteurs et Productrices Acéricoles du Québec (APPAQ), il est encore trop tôt pour établir les chiffres officiels de la saison 2020 puisque certaines régions récoltent encore l’eau d’érable. Certains indicateurs démontrent toutefois que la saison aura été généreuse et que le sirop sera de bonne qualité.
« La nature a fait fi de la pandémie! » – Hélène Normandin, directrice des communications corporatives à l’APPAQ
Le fait d’avoir été nommés services essentiels dès le 24 mars a permis aux producteurs de poursuivre leurs opérations mais certains ont dû trouver des solutions pour respecter les consignes, dont le deux mètres de distanciation.
L’APPAQ les a aidés en mettant en ligne un vidéo leur donnant trucs et exemples. Malgré leur nomination de services essentiels, tout n’a pas été parfait. Certains producteurs ont dû rebrousser chemin aux barrières entre les MRC et cela leur a occasionné des problèmes. D’autres, ainés qui devaient demeurer en confinement, ont dû trouver des solutions de rechange.
Le sirop d’érable, n’étant pas périssable, offre un délai de plus aux producteurs pour écouler leur marchandise mais, en ce moment, l’APPAQ est dans l’urgence de trouver des solutions pour amener le produit vers les entrepôts, en assurer le transport et tout ce qu’implique cette période suivant la récolte. Toute la filière acéricole travaille de pair pour que les retards attendus n’aient pas trop d’impact, souligne Hélène Normandin.
Exportations des produits d’érable
Présentement, les frontières entre les pays étant fermées, des retards de déploiement des produits et de leur vente sont à prévoir. 85% du sirop d’érable québécois est exporté, explique Mme Normandin. Il est impossible de savoir en ce moment ce qu’il adviendra, mais l’APPAQ demeure confiante de reprendre le dessus à la suite de la crise.
Chez Exportation et développement Canada, des aides financières sont disponibles pour les entreprises exportatrices, mais pour l’instant, selon Zoé de Bellefeuille, associée aux communications, il n’y aurait « rien de particulier pour le secteur agricole ».
Les cabanes à sucre les plus touchées
Les érablières avec service de restauration, celles qui reçoivent des clients pour des repas, ont été les plus touchées par la crise. Non seulement ont-elles dû fermer leurs portes au public mais en supplément, elles ont dû absorber les frais des achats qui étaient déjà fait en prévision de leur saison. Elles sont environ 200 sur 7 400 érablières à offrir des repas. Même s’il s’agit d’un petit pourcentage, ces entreprises sont à risque d’encaisser plus de pertes. Certains de ces établissements ont trouvé des moyens de rechange, tels que la livraison ou les commandes pour emporter. Recevront-ils de l’aide gouvernementale? Il est encore trop tôt pour le dire selon Hélène Normandin.
Solution : transformation de produits?
Selon Martin Malenfant de l’Association des érablières-transformateurs des produits de l’érable, sur environ 7 000 producteurs au Québec, 500 feraient la transformation de leurs produits. Les ventes de ces produits sont au ralenti en ce moment. M. Malenfant souligne qu’il est impossible de savoir pour l’instant comment se déroulera la reprise, à quelle vitesse et avec quels impacts à moyen et long terme. Pour l’instant, des impacts à court terme sont notés.
Et l’innovation?
Hélène Normandin explique que l’APPAQ investit des millions de dollars en innovation et recherche habituellement, mais que les priorités sont ailleurs vu la crise. Les données du ministère de l’Agriculture, Pêcheries et Alimentation du Québec (MAPAQ) démontrent que l’eau d’érable possède la plus grande variété de composés bioactifs reconnus avec 46 nutriments, dont des vitamines et minéraux. Aujourd’hui, cette richesse de chez nous ne sert pas seulement à faire des grands-pères dans le sirop, elle est aussi utilisée, par exemple, pour produire des boissons énergisantes et elle sert d’hydratant dans des produits de cosmétique. La compagnie de cosmétique Nature45 au Québec est l’une de celles qui utilisent le produit mais d’autres suivent la tendance. Aux États-Unis, pays grand importateur de produits d’érable, on retrouve l’eau de cet arbre jusque dans certains parfums signés Ralph Loren..
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