Manque de matériel de protection, la faute de gestionnaires?

Publié le 27 avril 2020 par Hélène Desgranges

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Hélène Desgranges

Journaliste | hdesgranges@inmedias.ca

Selon les statistiques du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais-CSN, il y aurait 197 postes vacants chez les préposés aux bénéficiaires en Outaouais. Au travail sous pression et un salaire insuffisant, s’ajoutent des préoccupations au niveau du matériel de protection. Ces conditions forment un tout qui n’invite pas les gens vers le domaine de la santé. La CSN a dû faire trois interventions au sujet des masques N95 la semaine dernière. À qui la faute?

Manque de matériel de protection

Certaines plaintes reçues à la CSN concernant le matériel de protection indiquent que les gestionnaires n’en font pas tous une bonne distribution selon Josée McMillan, présidente du Syndicat des travailleurs et travailleuses de la santé et des services sociaux de l’Outaouais – CSN.
Lors d’un point de presse du Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Outaouais (CISSSO), le 20 avril dernier, L’info a demandé un éclaircissement sur le sujet à Josée Filion, présidente directrice générale (PDG) du CISSSO qui a confirmé « qu’avec plus de 10 000 employés, malgré les mécanismes de communication en place, dû à la rapidité où les informations sur le Covid-19 évoluent, il s’agit d’un défi de s’assurer que tous comprennent et appliquent bien les consignes mais le CISSSO travaille sur le dossier ».
Selon Josée McMillan, actuellement, chaque travailleur a droit à deux masques N95 qu’il doit nettoyer. La CSN dit avoir fait plusieurs interventions à ce sujet auprès de la PDG du CISSSO et que la situation devrait être corrigée. Cependant, des scénarios pour désinfecter les masques sont présentement évalués et, en ce moment, les travailleurs doivent mettre leurs masques à désinfecter dans des sacs identifiés à leur nom. La CSN se demande si, une fois désinfectés, les masques assureront autant la protection des travailleurs.
« La situation est en train de s’améliorer sur le terrain », a reconnu le vice-président régional de la FSSS–CSN, Daniel Roy, « toutefois l’inquiétude demeure dans certains domaines dont les soins à domicile. Certains travailleurs doivent continuer leur boulot habituel en passant de résidence en résidence, portant les mêmes vêtements, incapables de respecter une distanciation sociale dans le cadre de leur travail sans savoir si les personnes qu’elles visitent sont contagieuses ou non, sans savoir si elles ont été en contact avec des membres de leur famille qui peuvent être porteurs du virus. » a-t-il ajouté.
Manque de préposés aux bénéficiaires dans la Vallée
Le manque de préposés se fait sentir partout en Outaouais et même dans la Vallée-de-la-Gatineau. Bien que depuis environ huit mois, un projet pilote a permis, dans notre région, d’ajouter des aides de services pour venir en soutien aux préposés, il y a, ici aussi, un manque de personnel. Les aides de services permettent néanmoins de dégager les préposés de certaines tâches comme la désinfection des bains ou certains déplacements des usagers par exemple.
Le stress grandit plus vite que les conditions de travail
La CSN continue de demander que la prime soit un montant fixe de 3$ l’heure et de 4$ l’heure pour celles et ceux qui donnent davantage de disponibilités. Elle a d’ailleurs lancé une campagne pour réunir les appuis régionaux afin de rehausser les salaires et améliorer les conditions de travail des travailleurs.
« À cause du manque de personnel au CISSSO, la situation devient insoutenable pour les salariés en poste », a soutenu Alfonso Ibarra-Ramirez, président du Conseil central des syndicats nationaux de l’Outaouais qui se dit très inquiet car, sur le terrain, les gens se rendent au travail avec un stress énorme mais malheureusement, ils ne retrouvent pas les outils nécessaires pour faire face à leur stress.

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