Investissement du gouvernement fédéral en agriculture
De l’or et des pinottes
Des 250 millions de dollars annoncés par le gouvernement du Canada cette semaine, il n’est pas encore possible de savoir ce qui reviendra aux Laurentides et à l’Outaouais. Cependant, étant donné que ce montant sera réparti entre toutes les provinces, selon l’Union des Producteurs Agricoles Outaouais-Laurentides (UPA), ce montant ne sera pas suffisant. Pour les banques alimentaires, cependant, l’annonce est réjouissante.
Décortiquer à quel niveau seront investies les sommes promises par le gouvernement fédéral n’est pas tâche facile pour le néophyte qui ne gravite pas dans le milieu de l’agriculture. Une nouvelle injection d’argent dans les milieux qui en ont besoin semble, à première vue une bonne nouvelle. Pourtant, Marie-Claude Thibault, directrice adjointe de l’UPA ne saute pas de joie. La Fédération Canadienne de l’agriculture a évalué à 2,6 milliards les besoins du milieu. Le 250 M$ annoncé n’était pas en soi, une bonne nouvelle.
Réparti dans toutes les provinces canadiennes, le montant devient des « pinottes » pour les producteurs d’ici, selon elle. De plus, lorsque des sommes sont annoncées publiquement, il peut se passer plusieurs semaines avant que le milieu les reçoive.
« Les agriculteurs sont habitués de travailler avec des impondérables à chaque saison mais présentement, ils avancent dans l’inconnu. Il y a beaucoup d’insécurité et d’inquiétudes. » – Marie-Claude Thibault
Répartition des sommes : producteurs agricoles
Sur l’enveloppe de 250 M$, la moitié ira aux producteurs agricoles avec un programme qui les aidera à pallier les coûts supplémentaires engendrés par la Covid-19 via un programme nommé Agri-relance. Cynthia Byrne, conseillère en communication et relations publiques à La Financière agricole du Québec explique qu’Agri-relance aide les producteurs suite à une catastrophe. Les producteurs québécois auront accès à leur part de cette aide de 125 M$ pour couvrir certains coûts qui ne sont pas couverts par d’autres programmes.
Les producteurs auront aussi droit à 75% au lieu de 50% de leur programme Agri-stabilité. Agri-stabilité est un programme de type individuel qui couvre les baisses de la marge de production. En temps normal, les agriculteurs peuvent accéder à ce programme jusqu’au 30 avril mais considérant les circonstances, ils pourront le faire jusqu’au 3 juillet.
Argent pour la transformation
77,5M$ viendront aider les transformateurs afin qu’ils puissent ajuster et moderniser leurs installations, leur ligne de production et leurs opérations. Au niveau des abattoirs par exemple, Marie-Claude Thibault explique que cela servira à mettre les lieux aux normes des nouvelles exigences sanitaires. Pour les autres transformateurs, elle suppose que les sommes serviront au même usage.
Rachat et dons aux banques alimentaires
C’est ce 50 M$ faisant partie de la somme globale de 250M$ qui semble faire le plus plaisir puisqu’il servira au rachat de surplus qui seront redistribués aux banques alimentaires. Claudia Castonguay, directrice des communications pour Les Banques Alimentaires du Québec, l’organisme qui redistribue les sommes reçues dans les régions, dit que le milieu est très reconnaissant face à cette annonce. L’argent viendra de Banques Alimentaires Canada et comme ils sont déjà membres avec eux, ils savent d’expérience que la répartition sera équitable entre les provinces.
Sans savoir quand les sommes et denrées seront redistribuées ni les détails du programme, Claudia Castonguay, qui considère que cette annonce a un grand potentiel, confirme que la grille de partage habituellement utilisée pour répartir les dons dans les régions sera l’outil de travail qui permettra que chaque milieu reçoive sa juste part.
Parce que du beurre, c’est du beurre!
Le gouvernement fédéral a profité de son annonce pour informer le milieu sur le travail accompli au niveau de l’augmentation de la ligne de crédit du lait de 200 M$ pour acheter et entreposer le fromage et le beurre. Marie-Claude Thibault explique que les réserves en beurre sont un bon indicatif pour le marché laitier, tout est calculé en matière grasse dans le domaine. Cependant, présentement, il y trop de productions pour la demande et ils ont eu beau faire des dons aux banques alimentaires, entreposé le beurre et le fromage, il n’y a plus de place dans les entrepôts et les usines ont atteint leur capacité de transformation vu les contraintes sanitaires à suivre, entre autres. Ce montant servirait donc à augmenter la capacité d’entreposage selon Mme Thibault.
L’UPA Outaouais-Laurentides continue ses représentations et sa participation avec les différents paliers gouvernementaux, la Financière agricole et les producteurs. La bonne collaboration a permis de faire des gains comme d’obtenir pour les producteurs qui avaient des terres dans différentes MRC, des lettres d’autorisation de passage. Ils continuent de réclamer des sommes car présentement, ce que l’agriculture reçoit est, selon eux, loin d’être à la hauteur des besoins.
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