Migration du doré au Réservoir Baskatong
Le carnet du pêcheur, outil de compréhension sous-utilisé
Il y a environ un an, 300 carnets du pêcheur ont été remis à ceux qui pratiquent ce sport au Réservoir Baskatong. Outil devant faciliter la cueillette de données pour comprendre la migration du doré et sa mémoire génétique, ce carnet de déclaration de prises a malheureusement été sous-utilisé. À l’Aire faunique communautaire du réservoir Baskatong (AFC), on est loin d’être découragé, on s’attendait à ce que l’habitude de remplir le carnet se gagne avec le temps.
L’AFC a distribué 300 carnets du pêcheur l’an dernier, et ce, à différentes personnes passant du plus aguerri adepte de la pêche à de moins habitués qui taquinent le poisson lors de séjour en pourvoirie uniquement. Des kiosques ont même été montés sur des sites d’hébergement autour du Baskatong pour sensibiliser le public et l’inviter à participer à la cueillette de données. Sur ce nombre, 50 carnets ont été remis à des pêcheurs émérites qui captent entre 300 à 600 poissons par saison. Au total, seulement 15 carnets du pêcheur ont été retournés à l’AFC.
Pour Jean-Luc Lacroix, responsable de l’halieutique à l’AFC, mais surtout, grand passionné, ce résultat n’est pas décourageant. Au contraire, lui-même ayant rempli un carnet complet et en ayant débuté un second, il est à même de constater que l’exercice demande du bon vouloir, mais aussi, un certain temps que les pêcheurs n’ont pas toujours envie de prendre.
« Quand ça mord, les pêcheurs ne veulent pas manquer leur chance, ils ne remplissent pas le carnet. » – Jean-Luc Lacroix
Jean-Luc Lacroix a trouvé le truc pour mieux remplir ses données : être accompagné lorsqu’il va pêcher. Ainsi, pendant qu’une personne sort sa prise, l’autre peut déjà remplir le carnet.
Quoi inscrire et pourquoi?
M. Lacroix l’avoue, le carnet peut paraitre complexe et long à remplir, mais certaines informations reviennent. Dès qu’un pêcheur s’installe à un endroit, il peut « copier-coller » certaines informations comme la date, la température, le lieu et le degré de l’eau par exemple et faire des mises à jour sommaire de ces informations selon le temps qu’il passe au même endroit. Une fois un poisson ferré et rapporté à l’embarcation, il lui reste alors à cocher s’il a gardé ou remis à l’eau le poisson, sa longueur et l’espèce.
Jean-Luc Lacroix ne note pas que ses prises de dorés. Toute autre espèce permet de mieux comprendre le comportement de ce dernier. Si les poissons-fourrages viennent qu’à manquer, les dorés déménagent. Si le degré-jour n’est pas le bon, le même phénomène peut se produire. Comme l’humain qui devient amorphe lors de canicules ou dont les battements de cœur ralentissent lors d’une hypothermie, le poisson est aussi susceptible de modifier son comportement selon les changements de températures. Le carnet du pêcheur permet donc de mieux comprendre ce qui fait migrer le doré jaune.
C’est en 1998 que l’AFC a été mise sur pied à la suite d’inquiétudes de gens du milieu qui voyaient la pression de pêche augmenter et qui sentaient que le nombre de doré diminuait. Le carnet permet non seulement de comprendre le comportement du poisson, mais aussi, de vérifier que le réservoir Baskatong est toujours en santé.
Taguer les poissons pour identifier leurs habitudes touristiques
Depuis quelques années, chaque printemps, des dorés sont identifiés par un « tag ». Grâce à cette procédure et aux gens qui partagent des informations concernant les lieux et dates de prises de poissons tagués, il a été permis de constater que le doré est loin d’être statique. M. Lacroix place son doigt au bas de la carte du Réservoir Baskatong et le déplace tout au bout, à l’autre extrémité pour démontrer le trajet d’un doré retrouvé par le passé et ayant parcouru cette distance en deux semaines environ. Il refait l’exercice et explique que les bassins versants permettent aussi à des dorés du réservoir Cabonga de visiter le Baskatong ou d’aller faire une promenade à Ste-Anne-du-Lac par exemple. De bons touristes, ces dorés!
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