Excavation & Poésie
Passer des messages à travers une musique festive
Le 16 octobre prochain, à l’Espace Théâtre, une soirée découverte double présentation permettra au public de faire connaissance avec les groupes Winston Band et Excavation & poésie. Deux nouveaux groupes francophones qui marient folk, rock québécois, textes profonds et énergie contagieuse. L’info s’est entretenue avec Charles Lapierre d’Excavation & poésie.
Présentez-nous Excavation & poésie.
Nous sommes quatre et on est de Sherbrooke. Il y a Olivier Dussault à la contrebasse et moi Charles Lapierre à la voix et à la guitare. On a formé ensemble le groupe et démarré le projet. Nous sommes dans la même classe et nous terminons notre doctorat en psycho. Il y a aussi Laetitia Francoz Levesque au violon et à la voix et Rafael Poggetti Bernardi aux casseroles (percussions). Nous sommes encore tous à l’université. C’est moi qui écris les textes des chansons et pour faire court, je suis le seul qui n’a pas de formation en musique.
Expliquez ce qui vous inspire, ce que vous présentez et votre manière de créer.
Nous sommes très humanistes dans nos valeurs et très engagées. On a envie de passer un message à travers la musique. Des messages dans le but d’ouvrir des discussions dans des ambiances festives qui contrastent avec les sujets abordés. Ce sont des sujets qu’on veut garder nuancés pour ne pas bloquer la discussion. Ils sont assez revendicateurs. On parle de survie à tout prix dans les CHSLD, de masculinité toxique, de surdiagnostics médicaux, de vulnérabilité humaine, pour ne nommer que ça. On est aussi proche de la politique et de ce qui se passe au quotidien, mais on essaie de le traiter dans une perspective personnelle pour ne pas s’ingérer dans la réalité de gens qui vivent certaines de ces souffrances. (…) On présente ces thèmes-là sur une musique qu’on qualifie de Trad littéraire. Chacun des membres du groupe à son bagage musical qui diffère des autres et ça apporte une couleur particulière qui fait que c’est très groovy et qui fait danser le rigodon.
Quand on parle de vous, on vous qualifie de plus en plus comme étant les nouveaux Colocs. Qu’est-ce que ça vous fait?
Comme artistes, Dédé Fortin et les Colocs étaient des musiciens extraordinaires, mais je ne veux pas être comme les Colocs parce que je ne veux pas qu’une idéologie domine le groupe. Je veux rester ouvert aux nouvelles idées et je ne veux pas que ça devienne une ligne droite. Je ne veux pas tomber dans le piège de m’accrocher aussi fort qu’eux à des idéaux précis qui peuvent finir par conduire à de grandes souffrances. Musicalement, oui, j’adore m’identifier à eux, mais je souhaite conserver notre propre identité, surtout notre identité littéraire.
À quoi le public doit s’attendre comme spectacle?
Il faut simplement qu’il s’attende à avoir du plaisir. Il y aura beaucoup d’interaction. Nous, on aime ça parler et faire embarquer les gens dans nos chansons. Ils doivent s’attendre à être frappés par les mots parce qu’on se permet d’utiliser le recueil de poèmes qu’on vient de publier avec le groupe entre les chansons, de faire un peu de poésie. Pas trop, car ça peut vite devenir trop pour certains. On parle donc de slam, de poésie, de grosses thématiques, de musique rythmée et festive.
Dans un contexte où les activités ne sont pas encore complètement reprises et dans l’inquiétude qu’elles cessent encore, dites-nous ce qui s’en vient pour vous?
Ça roule quand même. On a le lancement de l’album qui se fera au Théâtre Granada, chez nous à Sherbrooke, le 31 octobre. On enchaine avec une petite tournée promo en formule assise Covid. Il faut mentionner que l’album sort en numérique le 16, la journée où on sera chez vous. Il y a aussi le recueil de poésie qu’on vient de lancer. Si la situation le permet, il y aura des salons du livre. Finalement, on est déjà en train de monter des chansons pour un deuxième album.
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