Agriclimat
Un forum sur les changements climatiques axé sur la recherche de solutions
Les 17, 18 et 19 novembre derniers, un forum regroupant des agriculteurs et experts de l’Outaouais et des Laurentides a eu lieu. Partie intégrante de la démarche Agriclimat initiée il y a trois ans, le forum a donné lieu à six rencontres en français et en anglais où tous ont pu chercher ensembles des solutions pour l’avenir.
Le climat va profondément évoluer d’ici 2050 et ces changements se traduiront, en Outaouais-Laurentides, par des impacts majeurs au niveau de l’acériculture, l’horticulture, les grandes cultures, la production bovine et production laitière.
Nathalie Villeneuve, conseillère aux communications à la Fédération de l’Union des producteurs agricoles Outaouais-Laurentides (FUPAOL), confirme que près de 100 participants ont assisté au forum Agriclimat et que le thème de la gestion de l’eau est ressorti comme étant le défi principal à affronter au cours des prochaines décennies, pour tous les producteurs du territoire.
Le consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques Ouranos établit des scénarios climatiques adaptés pour trouver des solutions régionales. Ses données ont beaucoup guidé et éclairé les agriculteurs présents au forum.
Un déficit hydrique plus important qu’ailleurs
Nathalie Villeneuve explique que les scénarios d’Ouranos démontrent que l’Outaouais et les Laurentides auront droit, dans les prochaines années, à un déficit hydrique plus grand que dans les autres régions. Moins de précipitations ajoutées à des événements climatiques plus violents, intenses et fréquents, font partie du scénario. Nathalie Villeneuve énumère les redoux de l’hiver, les inondations printanières et les sécheresses comme faisant partie des défis de l’eau.
Forum axé sur les solutions
Le forum Agriclimat était un moment pour chacun d’identifier des pistes de solutions, explique Nathalie Villeneuve. Regarder les pratiques d’ailleurs où les climats sont secs représentait une belle piste à évaluer selon l’agente de communication.
La Californie est l’un des endroits nommés par un participant pour prendre exemple de bonnes pratiques hydriques. Nathalie Villeneuve ajoute que les participants ont donné d’autres idées interreliées comme, par exemple, d’inviter des gens d’ailleurs pour qu’ils viennent voir nos champs ou prévoir des rencontres avec le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).
Soutien demandé
Si la crainte de ne pas avoir de soutien pour leurs actions en développement durable a été nommée, Nathalie Villeneuve explique cela est en lien avec le fait que certaines solutions souvent identifiées pour faire face aux changements climatiques sont coûteuses ou réduisent les revenus des agriculteurs.
« Les producteurs disent que lorsqu’ils adaptent leurs pratiques, cela devient un service à la population tout autant qu’aux agriculteurs. » – Nathalie Villeneuve
Nathalie Villeneuve explique la pensée des agriculteurs en donnant l’exemple d’un de ceux-ci qui accepte de ne pas produire dans un milieu humide pour le protéger. Du coup, cet apport à l’environnement apporte un bienfait à toute la communauté.
Les producteurs demandent donc une rétribution sous forme de soutien financier, de formation et d’accompagnement. La récente adoption du Plan d’agriculture durable 2020-2030 du gouvernement du Québec est un pas encourageant en ce sens, souligne Nathalie Villeneuve.
Problématiques associées aux changements climatiques
Diverses problématiques, par secteur agricole, ont été dénombrées et sont à prévoir d’ici 2050. En production bovine et fourragère, par exemple, on parle de plus grands risques de gel hivernal des plantes dû au manque de neige. Les étés plus chauds, pour leur part, pourraient conduire à des manques d’eau.
En acériculture, les hivers plus chauds pourraient permettre aux insectes et maladies des arbres de survivre plus longtemps.
En horticulture, les redoux plus fréquents pourraient affecter la dormance et augmenter la sensibilité au gel.
Au niveau des grandes cultures, une augmentation des risques de mortalité hivernale des céréales d’automne et des cultures fourragères pérennes est à prévoir ainsi qu’une hausse du ruissellement et de l’érosion des sols.
En production laitière, on note le risque d’augmentation des charges de neige et glace sur les toits certaines années.
Des effets positifs sont aussi à prévoir. Par exemple, plus de temps pour réaliser des semis d’automne de plantes fourragères et de cultures de couvertures.
Pour en savoir davantage sur les risques et avantages prévus d’ici 2050 en agriculture, des fiches techniques sont disponibles au www.outaouais-laurentides.upa.qc.ca/agriclimat-forum-2020/.
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