Abattage d’arbres manuel
Quand un décès remet en question la formation
Le rapport d’enquête de la Commission des normes, de l’équité de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) sur le décès survenu à Cayamant le 13 juillet 2019 d’un abatteur manuel à l’embauche de Lauzon-Produits de bois exclusifs (Lauzon), Steven Bertok-Bellemare, a été publicisé dans les dernières semaines. À la suite de cette publication, L’info a reçu un appel d’un employé de la compagnie Lauzon qui portait l’attention sur la formation des abatteurs manuels.
Un employé de Lauzon qui a préféré garder l’anonymat a communiqué avec ˂@Ri˃L’info˂@$p˃, trouvant dommage que le rapport d’enquête ne fasse pas allusion au peu de formation reçue par les nouveaux employés en abattage d’arbres.
L’employé en question a l’impression que les torts entourant le décès de Steven Bertok-Bellemare retombent entièrement sur son employeur, alors que la CNESST est l’entité qui offre la formation aux nouveaux abatteurs; formation que cet employé ne considère pas suffisante puisqu’elle consiste en seulement deux jours de formation, dont une part théorique.
« Manipuler une scie mécanique est aussi dangereux que conduire une voiture. Pourtant, la formation ne dure que 16h et ceux qui suivent la formation ne coupent que quelques arbres. » – Un employé de Lauzon
Selon lui, le manque de formation serait aussi en cause chez le travailleur qui a perdu la vie. Il n’aurait eu que peu de mois d’expérience terrain.
Au service des entreprises de la Commission scolaire du Pays-des-Bleuets, mandataire pour offrir la formation de la CNESST, il est confirmé que la formation ne dure que 16h.
Des vidéos sont aussi disponibles pour les gens qui voudraient en savoir davantage et la formation est ouverte au public général tout autant qu’aux travailleurs forestiers et entreprises qui en font la demande. Les formateurs se déplacent sur le territoire pour offrir la formation.
La CNESST renchérit sur le sujet
Alain Trudel, de la Direction de la prévention-inspection – Nord et Ouest, Secteur Outaouais à la CNESST, explique que la formation en abattage manuel n’a pas toujours existé, mais qu’elle fait maintenant partie des règles à suivre au niveau des travaux forestiers
Le contenu de la formation est décidé de façon paritaire entre plusieurs syndicats, la CNESST et des patrons d’entreprises forestières. À la suite de la réussite de la formation, c’est la CNESST qui émet le certificat aux candidats. La loi prévoit cependant une prise en charge des employés par l’employeur. C’est donc l’employeur qui doit s’assurer des compétences terrain des abatteurs.
Alain Trudel rappelle que si l’employeur juge qu’un abatteur manque de formation, c’est de son devoir de le superviser et de continuer à le former. Dans le cas précis du décès de l’employé chez Lauzon, Alain Trudel stipule que l’essence du rapport d’enquête met en lumière qu’il n’y avait pas de qualité d’abattage sur le chantier en question.
Selon les observations, l’abattage n’avait pas été réalisé dans les normes, les enquêteurs ayant vérifié les souches sur le terrain. D’ailleurs, il rappelle qu’il ne faut jamais laisser d’arbres « assis debout », mais utiliser de la machinerie si cela survient.
Selon Alain Trudel, à la suite de l’incident, le fait que l’entreprise ait immédiatement pris les moyens nécessaires pour se mettre aux normes démontre sa bonne volonté.
L’info a tenté de joindre Lauzon-Produits de bois exclusifs, mais le message laissé sur boîte vocale est demeuré sans réponse.
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