Tourisme post-covid
Un achalandage jamais vu en cinquante ans
Impossible de connaître les causes exactes de la situation touristique hors du commun qui se vit depuis le début de la saison estivale dans la Vallée-de-la-Gatineau et les Hautes-Laurentides, mais pour plusieurs propriétaires de commerces touristiques, l’achalandage record fait plaisir. Elle exige aussi bien des ajustements.
Plusieurs suppositions prennent vie dans la tête des commerces de la Vallée-de-la-Gatineau et des Hautes-Laurentides pour expliquer cet achalandage record de touristes hors des grands centres urbains.
La première suppose que les gens veulent fuir la ville où ils ont été confinés plusieurs mois. Au Garage Martin Léonard de Lac-du-Cerf, même le garage de mécanique bat des records de revenus avec des demandes de réparations et entretiens de villégiateurs et touristes. Certains clients leur ont confirmé vouloir recevoir leurs services en région pour éviter d’être contaminés vu les cas élevés d’infections en ville. Ils ont aussi mentionné vouloir éviter les files d’attente plus longues en ville qu’en région. D’autres utiliseront plutôt leur chalet tout l’été pour plus d’espace sécuritaire où se promener au lieu d’y venir occasionnellement seulement comme ils le faisaient auparavant.
Les demandes de réservation fusent
Que ce soit au Domaine de la Baie au Sable de Mont-Laurier, à la Pourvoirie Club Brunet de Grand-Remous ou au Camping Lac 31 Milles, les demandes de réservations fusent comme jamais auparavant.
Nancy Morin et Gilles Courtemanche ont ouvert leur camping au cœur de la forêt il y a quatre ans et cette année, ils sont à 95% de leur capacité d’accueil tous les week-ends. Si leur clientèle venait surtout de Gatineau, Ottawa, Montréal ou de la région, cette année elle provient d’aussi loin que Sherbrooke, Drummondville, Trois-Rivières.
Selon les deux propriétaires, le soleil et la chaleur, ajoutés au besoin d’espaces verts de la population qui a été confinée plusieurs mois, expliquent probablement cette hausse d’achalandage.
Sylvie, propriétaire du Domaine de la Baie au Sable explique qu’ils ont enlevé la possibilité de location de 24 heures, dû aux normes sanitaires qui sont très exigeantes.
Même s’il est difficile de recevoir autant de demandes, la propriétaire explique que l’après confinement a eu un impact positif pour son commerce. Elle croit cependant que cela sera temporaire et que dès que les gens pourront recommencer à voyager et à aller plus librement au restaurant par exemple, tout reviendra à la normale. Évidemment, elle ne peut, elle aussi, s’empêcher de souligner la chaleur et le beau temps qui sont les conditions numéro un pour louer dans les sites d’hébergements.
Du jamais vu en 50 ans
Jean-Claude Brunet, de la Pourvoirie Club Brunet, reçoit lui aussi une quantité d’appels hors du commun pour des informations et réservations. Cependant, les gens veulent tous louer dans les mêmes dates, soit, les semaines de vacances de la construction et les longs week-ends par exemple.
« C’est épouvantable, je n’ai jamais vu cela en 50 ans! » – Jean-Claude Brunet, propriétaire de la Pourvoirie Club Brunet
Selon M. Brunet, les gens viennent de partout, les plages sont trop bondées et cela cause des problèmes au point où il pense à fermer des barrières qui sont ouvertes depuis plusieurs années. Il y a tellement de monde sur les plages que le contrôle devient quasi impossible, surtout que plusieurs arrivent par bateaux. Jean-Claude Brunet le confirme, ses clients habituels trouvent la situation difficile.
Dans les parcs de Lac-du-Cerf qui ont des plages en bordure du lac, l’achalandage a incité la Municipalité à ajuster certains aspects, dont l’ajout de poubelles et bacs de recyclage.
« On a dû faire un voyage à la Régie intermunicipale des déchets tellement les bacs étaient pleins et qu’on ne pouvait pas attendre la collecte régulière. » – Danielle Ouimet, mairesse de Lac-du-Cerf
La Municipalité de Lac-du-Cerf augmentera aussi la surveillance sur ses plages. Surtout en soirée, car c’est après la fermeture des parcs que les problèmes arrivent surtout : feux de camp sur la plage, camping illégal.
La mairesse de l’endroit a l’impression que les gens présents en grand nombre ne sont pas nécessairement de la municipalité, mais plutôt des touristes, mais ne peut le confirmer puisqu’il est impossible de connaître tous les nombreux villégiateurs de l’endroit. Sortir de la ville semble pour elle un argument qui pourrait pousser les gens en si grande quantité dans la région et dans un esprit plus festif que d’habitude.
Sur le Parc linéaire Le P’tit Train du Nord, un cycliste habitué, Michel Labelle, a remarqué un achalandage beaucoup plus grand cette année. Jean-Sébastien Thibault, directeur général de la corporation qui gère le site, a confirmé que depuis la réouverture du sentier jusqu’aux canicules, l’achalandage a doublé.
Les commerces de villages, envahis eux aussi
Une employée du dépanneur Gorley de Messines l’a confirmé: la clientèle a assurément doublé dans le commerce. Bien qu’ils aient manqué de certains items, ils se sont ajustés jusqu’à entreposer de la bière dans les corridors, ce que cette employée n’a jamais vraiment vu auparavant.
Même son de cloche au Garage Martin Léonard où Martin et Nadine, les propriétaires, expliquent qu’ils ont dû se réapprovisionner en toute vitesse après avoir manqué d’eau, de glace, de propane et de pain.
À Notre-Dame-de-Pontmain, Josée, la propriétaire du Marché Omni, a même dû rappeler une employée retraitée pour prêter main forte à l’équipe en place. Pour les propriétaires, cet achalandage record est positif, mais épuisant. Josée le mentionne, elle n’a jamais vu cela.
En ce moment, pour les propriétaires, c’est du 7 à 7 en guise d’horaire. Ce qu’ils entendent sur le terrain, c’est que les chalets de la région sont tous loués donc pour la propriétaire, c’est un coup à donner. Par chance, elle précise que la clientèle est compréhensive et patiente et que seuls quelques cas isolés rouspètent pour ne pas se laver les mains.
Voir plus de : Actualités
Votre journal suspend ses activités
Chers lecteurs et lectrices, Malgré la fidélité que vous nous avez démontrée au cours des dernières années, nous vous informons que …
Un nouveau roman pour Marie Paquette : Ma vie au grand jour
L’auteure Marie Paquette est de retour avec son dernier roman, Ma vie au grand jour aux Éditions Marie-Guy.
Au Québec, plus d’un chasseur de cerfs sur cinq est outaouais
Les statistiques provinciales 2023 sont tombées, fin janvier, quant au gros gibier. En Outaouais, 285 orignaux, 7 294 cerfs et 832 …